Auteurs
Il est bien connu que les marchés privés, y compris les fonds privés qui investissent dans des sociétés fermées, connaissent une croissance phénoménale depuis de nombreuses années. Alors que les fonds privés ont toujours été la chasse gardée des grands investisseurs institutionnels comme les régimes de retraite et les fonds de dotation, les investisseurs individuels, qui cherchent à augmenter le rendement et la diversification de leur portefeuille, s’intéressent de plus en plus aux actifs alternatifs comme les fonds de capital-investissement, les fonds de couverture, le capital de risque et les stratégies de titres d’emprunt privés. L’intérêt accru de ce segment de marché contribue donc à la croissance exponentielle des placements dans les fonds privés.
Selon un rapport du Boston Consulting Group et d’iCapital intitulé « The Future is Private: Unlocking the Art of Private Equity in Wealth Management » publié en mars 2022, les engagements de capitaux des investisseurs individuels dans des fonds privés devraient augmenter à un taux de croissance annuel composé (TCAC) de 18,8 % d’ici 2025 pour atteindre un montant absolu de 1,2 billion de dollars, ce qui surpasse considérablement la croissance institutionnelle. Par conséquent, afin de tirer parti de ce vaste segment de marché qui gagne en importance, les promoteurs de fonds privés se positionnent de plus en plus comme faisant partie intégrante de la gestion de patrimoine privée et rendent leurs produits plus attrayants et accessibles aux investisseurs individuels.
Dans le présent article, les investisseurs individuels sont définis comme faisant partie de l’une des catégories suivantes :
Les promoteurs de fonds peuvent utiliser différentes méthodes pour admettre les particuliers dans leurs fonds privés. Ci-dessous, nous décrivons les méthodes que nous considérons comme les plus efficaces.
Cette première méthode consiste pour les particuliers à investir directement dans le fonds principal à l’instar des investisseurs institutionnels (voir le graphique 1 ci-dessous).
Selon cette méthode, les particuliers ont généralement les mêmes droits et obligations que les institutions qui investissent dans le fonds principal (à l’exception des droits fondés sur le montant de l’engagement ou des droits négociés par les investisseurs institutionnels et prévus dans les documents du fonds, comme les lettres accessoires). Bien que, dans bon nombre de cas, un engagement en capital minimal ne soit pas requis, les promoteurs de fonds privés peuvent quand même exiger que les investisseurs individuels effectuent des placements plus importants (souvent de l’ordre de 1 million de dollars), sauf s’il s’agit de gestionnaires ou d’autres employés du promoteur du fonds.
La deuxième méthode consiste à investir indirectement dans le fonds sous-jacent principal en investissant directement dans un « fonds d’accès », qui sert de fonds d’apport au fonds sous-jacent. Un fonds d’accès peut être géré par le promoteur du fonds sous-jacent ou par un gestionnaire tiers (voir le graphique 2 ci-dessous).
Les promoteurs de fonds ont souvent recours à un fonds d’accès pour admettre les investisseurs individuels, surtout si le fonds d’accès est géré et commercialisé par un gestionnaire tiers.
Les particuliers qui investissent dans un fonds sous-jacent via un fonds d’accès se voient habituellement imposer davantage d’honoraires et de frais que s’ils avaient investi directement dans le fonds sous-jacent (comme nous l’expliquons ci-après). Bien que ces frais supplémentaires grugent leur rendement, il s’agit souvent du prix à payer pour accéder à cette catégorie d’actifs.
En plus des honoraires et des frais supplémentaires liés aux fonds d’accès, les investisseurs individuels doivent également tenir compte de certaines considérations uniques à l’égard du droit de vote. Bien que les règles et les procédures de vote varient d’un fonds d’accès à l’autre, d’après notre expérience, les investisseurs individuels se voient souvent accorder un droit de vote au niveau du fonds d’accès, qui est ensuite regroupé pour dicter la façon dont le fonds d’accès devrait voter à titre de commanditaire du fonds sous-jacent. Selon le montant de l’engagement de l’investisseur individuel (par rapport au total des engagements en capital du fonds d’accès), ce regroupement de votes au niveau du fonds d’accès peut être plus ou moins intéressant (puisqu’en règle générale, le montant d’engagement relativement faible au niveau du fonds sous-jacent se traduira par des droits de vote restreints, ceux-ci étant accordés au prorata des engagements en capital). Quelle que soit la structure du fonds privé, il faut admettre que les investisseurs individuels y ont généralement des droits de vote restreints (situation qui est, par ailleurs, semblable à celle des placements traditionnels qu’ils font sur les marchés publics, mais qui n’est pas la même pour les grands investisseurs institutionnels)./p>
Bien que de nombreux promoteurs de fonds s’intéressent de plus en plus aux investisseurs individuels, l’admission de ces derniers soulève des questions uniques.
Malgré les problèmes mentionnés ci-dessus qui pourraient découler de l’admission des investisseurs individuels dans les fonds privés, nous constatons que les promoteurs de fonds et le marché en général s’intéressent de plus en plus à la possibilité de constituer des fonds d’accès pour tirer parti du marché des investisseurs individuels et de diversifier et d’accroître ainsi leurs activités de financement.
Si vous souhaitez discuter ces enjeux et ces questions, veuillez contacter les auteurs.
Cette publication se veut une discussion générale concernant certains développements juridiques ou de nature connexe et ne doit pas être interprétée comme étant un conseil juridique. Si vous avez besoin de conseils juridiques, c'est avec plaisir que nous discuterons les questions soulevées dans cette communication avec vous, dans le cadre de votre situation particulière.
Pour obtenir la permission de reproduire l’une de nos publications, veuillez communiquer avec Janelle Weed.
© Torys, 2024.
Tous droits réservés.