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Le budget 2025 a annoncé la première phase d’un plan visant à accroître la concurrence, l’innovation et l’efficacité dans le secteur financier canadien. Un grand nombre des mesures que nous avions recommandées dans notre bulletin de 2023 intitulé « 2025 review of the financial sector statutes: proposed changes for consideration » (le « bulletin de 2023 ») ont été adoptées, et nous remercions le gouvernement pour ses efforts continus à cet égard. Dans le présent article, nous mettons en lumière des mesures proposées dans le budget 2025 qui sont pertinentes pour nos clients du secteur financier.
Le budget 2025 propose de modifier la Loi sur les banques, la Loi sur la Société d’assurance-dépôts du Canada et la Loi sur l’Agence de la consommation en matière financière du Canada afin qu’il soit plus facile pour les coopératives de crédit fédérales de prendre de l’expansion, par fusion ou par acquisition d’actifs, et qu’il soit plus facile pour les coopératives de crédit provinciales d’adhérer au cadre fédéral, y compris en ayant la marge de manœuvre nécessaire au maintien de leurs activités de crédit-bail automobile à titre permanent.
Nous demandons depuis quelque temps des changements visant à améliorer la compétitivité des coopératives de crédit (voir notre bulletin de 2023, ainsi que les bulletins intitulés « Breaking down the barriers to interprovincial provision of financial » et « Réduire les obstacles réglementaires dans le secteur des services financiers ») et nous sommes impatients d’examiner les modifications législatives une fois qu’elles seront publiées. Il est encourageant de constater que le gouvernement fédéral a fait des coopératives de crédit fédérales une de ses priorités, mais sans l’appui des provinces, certaines des modifications proposées risquent de ne pas aboutir à des changements concrets. Par exemple, la plupart des lois provinciales sur les coopératives de crédit devront également être modifiées afin de permettre aux coopératives de crédit provinciales de vendre leurs actifs à une coopérative de crédit fédérale en contrepartie de l’émission de parts sociales de la coopérative fédérale aux membres de la coopérative provinciale.
Le budget 2025 fait également référence à l’intention du Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) de consulter les institutions prêteuses de petite et moyenne taille au sujet des modifications qui pourraient être apportées aux normes de fonds propres pour leur permettre d’être plus concurrentielles. Nous nous réjouissons de cette occasion et avons quelques suggestions à offrir :
Nous avons été heureux de constater que le budget 2025 propose de modifier la Loi sur les banques, la Loi sur les sociétés d’assurance et la Loi sur les sociétés de fiducie et de prêt afin de hausser le seuil de capitaux propres pour l’exigence de 35 % en matière de détention publique, qui passerait de 2 G$ à 4 G$ (ce qui permettrait aux institutions financières de petite taille de prendre de l’expansion sans avoir à modifier leur structure de propriété), l’une des recommandations de notre bulletin de 2023. Toutefois, le seuil pour devenir une grande banque, qui est de 12 milliards de dollars depuis 2012, devrait également être relevé. Comme l’exigence de flottant, qui était initialement de 1 G$, passera à 4 G$, nous proposons que le seuil initial pour les grandes banques, qui était de 5 G$, soit également multiplié par quatre pour passer à 20 G$.
Dans notre bulletin de 2023, nous avions recommandé que les limites réglementaires relatives aux biens immobiliers, aux titres et aux prêts commerciaux soient revues (y compris la définition au sens large du prêt commercial). Le budget 2025 a annoncé que des modifications seraient apportées à la Loi sur les banques, à la Loi sur les sociétés d’assurance et à la Loi sur les sociétés de fiducie et de prêt afin d’abroger les limites relatives aux emprunts et aux investissements de portefeuille en matière de prêts commerciaux, de biens immobiliers et de titres et de les remplacer par des directives plus souples du BSIF. Il s’agit là d’une évolution encourageante, mais des directives claires devraient être mises en place pour préciser que ces restrictions ne sont pas destinées à être des lignes directrices contraignantes dans l’administration du nouveau régime par le BSIF.
Le budget 2025 propose de modifier la Loi sur les banques, la Loi sur les sociétés d’assurances et la Loi sur les sociétés de fiducie et de prêt pour y ajouter une méthode de livraison « avis et accès » à l’égard des documents de gouvernance, tout en conservant le droit des propriétaires de demander des copies papier, une autre des recommandations que nous avions proposées dans notre bulletin de 2023. Nous avions également l’espoir que le Règlement sur les documents électroniques soit aussi modifié en vertu des lois sur les institutions financières pertinentes afin d’améliorer la capacité des institutions à communiquer avec leurs clients par voie électronique, mais aucune référence explicite à ce sujet ne se trouve dans le budget.
Nous l’avons mentionné plus haut, le budget 2025 indique que le BSIF a annoncé son intention de consulter les institutions prêteuses de petite et moyenne taille au sujet des modifications qui pourraient être apportées aux normes de fonds propres, y compris de tenir des consultations sur le régime de fonds propres qui pourrait s’appliquer à certains types de prêts afin d’inciter les banques à accorder des prêts aux entreprises pour soutenir l’économie. Cette initiative est importante, d’autant plus que certains acteurs du marché nous ont fait savoir qu’une banque de petite ou moyenne taille qui accorde un prêt hypothécaire résidentiel à l’aide de l’approche standard pourrait avoir besoin de plus de trois plus de fonds propres pour le soutenir que certaines banques qui accorderaient le même prêt à l’aide de l’approche avancée.
Le budget 2025 fait également référence aux récentes annonces du BSIF concernant l’assouplissement des normes de fonds propres qui s’appliquent aux titres de créance et aux titres de capitaux propres liés à des projets d’infrastructure au Canada détenus par les assureurs-vie sous réglementation fédérale. Nous saluons cette initiative, mais comme nous l’avons indiqué dans notre bulletin de 2023, la définition d’une « entité d’infrastructure admissible » et le Règlement sur les placements dans les entités d’infrastructure admissibles connexe sont rédigés de manière restrictive, y compris le fait que toutes les « infrastructures » d’une entité d’infrastructure admissible doivent engager la participation d’un organisme public (ce qui signifie essentiellement que les placements doivent être limités aux projets parrainés par le gouvernement). Puisque l’assouplissement des normes de fonds propres du BSIF est lié à la définition et au règlement actuellement en vigueur, ces changements pourraient avoir une incidence restreinte en pratique, à moins que des modifications ne soient apportées aux définitions légales et réglementaires.
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